Si j'avais pu trouver quelqu'un à qui me raccrocher, si j'avais pu trouver quelqu'un pour m'expliquer comment on fait pour écrire pour dessiner pour jouer de la guitare et puis aussi comment on fait pour draguer pour rire même quand les pleurs sont plus évidents ; comment on fait pour prendre les choses à la légère, pour faire un pas en arrière et se rappeler qu'en fait, ça n'a pas d'importance

Je pédale sur ma bicyclette, et je rêve à ce grand frère que j'ai cherché partout ; cet ami qui toujours s'est enfui.

Ah mes fantômes, mes amours, mes délices ; pas aujourd'hui, pas cette fois.

J'ai poussé un peu les fils de la nuit, pour ouvrir la porte aux étoiles, pour laisser entrer la lumière ; j'étais un pot cassé et mamie dit que "c'est par les failles qu'entre la lumière", ça devrait pas poser trop de problèmes, alors ?

Comment ça je suis trop sensible ?

Mon coeur, petit bout de cristal va diviser la lumière arc-en-ciel, alors que je tenais la poussière dans mes mains, dans l'espoir de la recoller un jour et de lui rappeler ce qu'elle a été -un coeur battant-, alors que j'ai traversé mes ténèbres à moi, j'ai promis que je brillerais si fort que le soleil serait jaloux.

Si fort que je serai le phare des radeaux qui chavirent.

Ils sont beaux mes rêves, hein ? Ils se pavanent avec les moineaux sur le rebord de la fenêtre, le matin. Et ils tombent du ciel, à mes pieds, comme des miracles.

Je les tricote, le soir. 

Et, pièce après pièce, on y arrive.

Les nuits sans étoiles, ça n'existe pas. 

Il faut bien éteindre la lumière pour les voir. Révérence, à vous mesdames, entrez dans la danse. Le tourbillon de la vie nous emporte, nous emporte et je ne veux plus rien laisser sur le rivage.

Maéli