• J'étais avec lui, et j'étais sûre que plus rien ne pourrait m'arriver.

    Mais j'avais tort.

    Ça me manque, d'avoir raison...

     

    Il m'a entraîné sur la colline, on a couru, dans les bois, aussi longtemps qu'on a pu, aussi loin pour s'éclaircir l'esprit, pour se dire qu'on est à l'abri de ces trahisons, que ça y est c'est fini ; pour sentir l'air sur nos visages et pour sortir de leur périmètre de contrôle.

    On s'est assis dans les feuilles, et je me suis dit qu'en d'autres circonstances, ç'aurait pu être un jour heureux, je serais peut-être sortie prendre l'air avec William, il m'aurait fait rire, et j'aurais pensé à Julian, comme ça, de loin. 

    Comme à un souvenir qu'on aimerait bien ramener au présent, comme à un désir qui nous effraie, et je serais restée bien au chaud dans mes convictions, entourée des sourires de William que je pensais si simple.

    Que je pensais connaître.

    Y a des pensées qui sont comme des douches glacées, et je suis revenue à l'instant, au moment où Julian caressait tendrement mes doigts ; j'ai loupé un chapitre ?

    -Et si on s'en allait ?

    J'ai dégluti, et ma salive est tombée d'un coup, comme une enclume, qui s'est faite un plaisir de trouer mon estomac.

    -Attends, Julian, tu penses ce que t'as dit ?

    Son regard m'a suffi. 

    J'aurais p'têt pas dû, mais j'ai paniqué.

    -Mais Julian, on peut pas tout quitter partir comme ça sur un coup de tête c'est pas une bonne idée et puis tu te rends compte de ce que tu dis de ce que t'as construit ils ont besoin de nous enfin de toi y a ta vie qui t'attends là-bas 

    -Tu rigoles ? J'ai tout détruit. Avec l'aide de Willi, évidemment.

    Son ton m'a glacée, son attitude m'a raidie, ok c'était stupide ce que j'ai dit, mais je ne m'attendais pas à ça ; ni la douche de culpabilité...

    -Pardon..

    J'ai baissé la tête, parce qu'au fond, j'ai coopéré, parce qu'au fond, je l'aime fort Willi et j'arrive pas à réaliser qu'il aie décidé de faire ça, et puis même qu'il en aie eu l'idée, de lui fusiller sa vie. 

    Il a ricané :

    -C'est pas ta faute.

    -Un peu.

    -Si tu veux.

    -Alors on s'en va ?

    -Non.

    -Pourquoi ?

    J'ai pris mon courage à deux mains pour expulser cette anxiété.

    Mais j'ai pas réussi. Alors je lui ai dit.

    -J'ai peur.

    -Oui, mais on est deux, c'est plus pareil, t'as pas de raison d'avoir peur.

    -On est deux ? Mais il y a à peine une semaine ou deux, tu ne me voyais même pas.

    Et ce sont mes mots qui ont assombri son regard. 

    -On en parle plus tard, tu veux ?

    Et cette colère rentrée, ça veut dire quoi, hein ?

    -Qu'est-ce qui te retiens ?

    -Ils nous chercheront, Julian. Willi ne laisse rien au hasard, et te laisser te balader dans la forêt, c'est tout sauf quelque chose d'intelligent. Ensuite, cette fuite, ça veut dire qu'on est coupables. Et pour finir, je me suis promis d'arrêter d'être lâche.

    -Waouh, ça fait beaucoup, tout ça.

    Il a enchaîné :

    -T'as peut-être raison, mais rester, ça veut dire qu'on est piégé dans sa partie d'échec, et si j'ai bien compris, il joue bien mieux que nous et y a peu de chances qu'on s'en sorte indemnes. Ou qu'on s'en sorte tout court.

    Des bruits de feuilles qui se froissent sous les pieds.

    On s'est regardés, comme des lapins pris dans les filets des chasseurs.

     

    Maéli.


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  • C'est ridicule, c'est moi qui ai besoin de lui. Depuis toujours, depuis qu'il m'a sauvée.

    C'est hypocrite, en fait, parce qu'il le sait.

    Je me suis secouée la tête, faut que j'arrête, depuis ce jour-là, tout semble avoir déraillé dans sa vie à lui aussi.

    J'ai levé les yeux vers lui et j'ai dit :

    -Bon...

    Il a arqué un sourcil, a répliqué :

    -Bon ?

    Mais il se fout de moi ?

    -C'est ça, ton plan, "bon" ?

    Nan mais je rêêêêêve. Littéralement entrain de se moquer de moi.

    -Je n'ai pas de plan.

    J'ai planté mes yeux dans les siens. 

    Et j'y ai vu quelque chose qui m'a bouleversée ; comme un éclat.

    Et le sol a tremblé. Ou je me suis écroulée.

     

    -Tu faisais quoi là-bas ?

    Oh mon Dieu, je suis où, c'est quoi cette voix, qu'est-ce qui m'est arrivé.

    -Hypoglycémie, m'a répondu une voix glaciale.

    J'ai failli répondre "merci" ; mais depuis quand je suis si fragile ?

    -Hein ?

    J'ai froncé les sourcils. Je ne comprends vraiment pas.

    -Cette nuit ?

    Un brouillard entoure la nuit, mais je ne sais pas. Je n'arrive pas à me souvenir de ce qui s'est passé. Je fronce les sourcils, chaque fois que je me rapproche de ma mémoire, elle semble s'esquiver.

    Et ça me frustre, ça me frustre, ça me frustre.

    -Qu'est-ce qui s'est passé ? j'ai demandé.

    Elle a explosé de rire, l'infirmière. Je me suis ratatinée.

    -C'est ce que je te demande, petite sotte ! 

    Elle a des yeux noirs, profonds et je suis sûre que je pourrai me perdre dans les tunnels de son âme ; si je prenais le temps.

    Mais il faut peut-être que je me sorte de c'pétrin avant de penser à divaguer.

    -Je...je.. ne me souviens pas.

    Si la honte avait pu m'embraser, je serais morte immolée à cet instant.

    -Bien...

    Son regard m'a transpercée, son a regard a parlé : elle ne me croit pas. Peut-être que cet éclat-là, sous les ténèbres de ses iris qui me dit que je suis folle, n'a pas tort ; en fait.

     

    Les jours se sont étendus, entre sommeil et réveil ; un, deux, trois, se sont écoulés ?

    Je ne sais pas.

    Mais ils ont fermé ma chambre à clé et ne me regardent plus que d'un oeil méfiant.

    Et je me demande ; où est Willi que fait Willi pourquoi Willi a-t-il fait ça ? Non, c'est faut, je lui en veux, et je me demande où est Julian, je me dis qu'il me trouble et j'essaie d'enfouir ces pensées sous le sourire de Willi.

    Mais elles sont bien plus coriaces que ma volonté.

    Alors j'attends, je végète.

     

    Un courant d'air m'a réveillé et deux yeux sont à mon chevet quand les miens s'ouvrent ; mais que font-ils là ?

    Comment les chasser, maintenant ?

    -On y va ?

    Un murmure.

    -De quoi tu parles ?

    -De mon plan.

    J'ai souri, mais je ne sais pas pourquoi.

    -Lequel ?

    -Le seul.

    Et il a ri, en silence.

    Et j'ai dit, dans un soupir :

    -Je ne me souviens pas.

    -Que j'ai besoin de toi ? Tu devrais le savoir, pas t'en souvenir.

    Ses yeux se sont mis à briller, comme si j'étais quelque chose de précieux, quelque chose qu'il n'avait jamais vu ailleurs, un vent de bonheur est entré dans la pièce et a pris mon coeur pour le réchauffer.

    -On y va, alors ?

    Une étincelle d'humour a traversé son regard et il a pris sa main pour me guider.

    J'avais failli oublier qu'on avait nos vies à sauver.

    J'ai passé le grillage, je suis dans le monde sauvage, alors sur ses pas j'ai décidé qu'il faillait brisé les règles.

    Qu'être en vie c'était parfois la risquer.

    Parce que moi aussi, j'ai un plan, maintenant.

     

    Maéli.

     


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  • Julian qui me regarde, qui esquisse un sourire et qui me dit de partir.

    Et moi, d'une voix d'enfant, qui lui répond :

    -Tu vas mourir ?

    Un rire étouffé. Je me suis approchée.

    Il est couvert d'un drap blanc, il tente de se redresser, échoue, retente, je ne peux réagir et puis me précipite pour l'aider.

    Je suis une gamine et le temps semble se morceler. 

    -Tu fais quoi, là ?

    Une voix un peu brisée, qui devrait peut-être me mettre dans l'embarras. 

    Aha, comment lui dire ? Mon monde s'est écroulé, William nous a manipulés, je suis venue pour te sauver ?

    Alors qu'j'vais juste lui annoncer la mort qui l'attend au tournant, mort qui, au passage, à un visage qui ressemble à s'y méprendre à celui de William.

    -Des ennuis ?

    J'ai hoché la tête, et je me suis assise sur son lit ; soudainement, je suis redevenue grande. Comme le jour où ils sont morts. 

    Je l'ai regardé dans les yeux, et je suis sûre d'avoir entrevu quelque chose de brûlant, quelque chose de brillant, quelque chose de précieux ; comme une miette de son âme.

    -William a dit que tu voulais te suicider.

    Il n'a pas soutenu mon regard, et je me suis dit, et si ? 

    Oui, et si c'était moi qu'étais parti trop vite, si j'étais trop naïve, si j'avais douté d'un ami pour un inconnu alors qu'il avait raison, et si, j'avais vraiment failli le perdre...

    J'ai perdu un peu l'équilibre, il a répliqué :

    -Et ?

    L'indifférence qui vous donne envie de crier.

    Peut-être que la question c'est, est-ce que je suis là pour lui demander des comptes ou pour essayer de le protéger contre ce qui arrive, ce qui lui fonce dessus, ce qui nous fonce dessus ; parce que Willi a aussi menti contre moi ?

    -Et tu risques ta vie, et moi la mienne, et il a menti, et je suis complètement larguée, et t'as failli mourir, seul dans cette forêt, merde !

    Et je me suis recroquevillé, comme l'écorce lisse d'un arbre qui se déciderait à vieillir, comme ça, d'un coup, sous l'assaut soudain du temps ; jamais je n'ai eu de mots aussi violents. Derrière la grille, on se tient à carreaux.

    -William n'a aucun pouvoir au Conseil, ça n'a pas de sens.

    Et j'ai pensé "Oh mon Dieu".

    -Mais dans quel monde tu vis ?

    Et il n'a pas compris.

    Ça va faire trois mois que je suis là, et trois mois que Willi grimpe les échelons dans le Conseil, en silence, sans trop m'en parler du comment ni du pourquoi, mais du résultat ; et peut-être que je suis entrain de comprendre que c'était certainement au détriment de certains...

    -Willi est devenu très influent au Conseil ; et il a presque la majorité avec lui.

    Pourquoi fronce-t-il les sourcils chaque fois que je dis Willi ?

    -Qu'est-ce qui se passe, Julian ?

    On dirait qu'il atterri. J'ai envie de lui demander, d'où tu viens, mais qu'as-tu traversé, qu'est-ce qui te transperce, comme ça, c'est quoi cet éclat, dans tes yeux, murmure-moi, j'aime pas te voir comme ça ; mais il faut que j'écarte ces questions.

    Il a fermé les paupières, si fort, comme s'il voulait tout effacer.

    Peut-être qu'il s'est demandé pourquoi est-ce qu'il me répondrait, qui j'étais, au fait, qu'est-ce que je voulais. Peut-être aussi qu'il y a des moments où il faut parler, crever l'abcès pour ne pas faire de notre monde intérieur un monde fermé et seul, perdu dans l'immensité, pour qu'il fasse parti d'un tout, qu'il s'encastre avec les autres.

    -Je me suis éloigné du Conseil ; je ne pouvais plus voir Zia. Je ne pouvais plus superposer l'ancienne et la nouvelle, qui n'a pas cessé d'essayer de me briser. Et les souvenirs sont remontés à la surface, avec ton arrivé.

    Il a levé les yeux vers moi.

    -Je me suis tombée sur un ours alors que je traquais des Patrouilleurs.

    Sa voix a chuté.

    -Je crois que je vais avoir besoin de toi, Elizabeth.

     

    Maéli.

    Apocalypse jeudi :) 

     


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  • Je me suis réveillée et ça cogne dans mon crâne. Et dans ma cage thoracique.

    Mon corps est un vrai orchestre.

    "Tu te sens mieux ?"

    J'ai sursauté. Et mon cerveau a dit "Mina", la même voix un peu haut perché.

    -Qu'est ce qui se passe ?

    J'ai la voix enrouée.

    Elle m'a jeté un regard réprobateur :

    -Tu t'es évanouie dans la forêt. Tu ne devrais pas t'aventurer seule là-bas. Si William ne t'avais pas trouvée, évanouie dans la forêt lors de son tour de ronde, tu serais certainement morte, ou trouvée par les Patrouilleurs et sur le bûcher, à l'heure qu'il est.

    J'ai levé la tête et j'aurais aimé répliqué quelque chose, mais aucun son n'a pu franchir mes lèvres.

    J'ai vu le miroir.

    Pourrais-je jamais me revoir ?

    Mina a vu mon air se figer et je crois qu'elle a compris parce que sa voix est devenue douce et son regard s'est empli de pitié :

    -Alors, c'est ça ?

    J'ai hoché la tête.

    -Tu voulais la fuir, hier ?

     -Non. 

    Non, non, pourquoi je ferais ça ?

    Elle a froncé les sourcils et m'a tendu un verre d'eau.

    -Qu'est-ce qui s'est passé ?

    -Je t'ai dit, tu t'es évanouie et...

    L'énervement m'a gagnée. Il est parti d'une étincelle et il arrive au galop.

    -Non ; qu'est-ce qui lui est arrivé ?

    -William vous a secourus et vous a amenés ici. Si tu veux savoir ce qui s'est passé avant, il ne m'appartient pas de la dévoiler.

    Un éclat dur a brillé dans ses yeux.

    Il m'a empêché de parler. Se taire, et réfléchir.

    Une femme a passé sa tête dans l'encadrement de la porte et a crié :

    -Mina, tu fais quoi ?! J'ai besoin de toi pour nettoyer les plaies de Julian !

    J'ai soupiré, il est en vie, encore ici, ai bu mon verre et me suis immédiatement endormi.

     

     Je me suis réveillée, en plein milieu de la nuit, assoiffée et le coeur battant.

    J'ai une idée en tête et je suis persuadée que rien ne peut me la retirer.

    Il faut que je le vois.

    Une voix complètement hystérique a retenti dans ma tête "mais t'es malaade ma vieille ! Tu veux t'enfoncer ou quoi ?!"

    Oui, je suis pas encore une des leurs.

    Oui, j'ai peur.

    "Nan mais t'as carrément la frousse ! Tu sais pas c'que tu faiiis !" Je suis presque sûre qu'un de mes neurones va sauter d'ici quelques minutes si cette voix ne se calme pas.

    Si, je m'occupe de quelqu'un qui m'a sauvé la vie.

    OK, je comprends rien à c'qui s'passe, les événements se dérobent sous mes pieds, tout va trop vite, je saisis plus c'que fais Willi, je sais pas à quoi joue Julian, mais la pire des choses, c'est de ne pas savoir quoi faire et du coup, ne rien faire.

    Moi aussi, un jour on m'a trahie.

    Moi aussi, un jour j'ai finit sur un lit entre vie et mort.

    Et je sais qui m'a tendu la main quand il aurait pu me regarder mourir.

     

    J'ai posé mes deux pieds à plat sur le sol, j'avais les jambes en coton et tremblante, j'ai suivi l'odeur de sang.

    Vacillante, j'ai ouvert les portes, unes à unes, en rasant les murs.

    Rien ne bouge. Pas un murmure.

    J'ai prié, j'ai prié et j'ai fini par le trouver.

    Je me suis mordue les lèvres pour ne pas tomber dans les pommes. Je n'ai jamais pu supporter la vue du sang.

    J'aurais pas dû venir.

    Je me suis avancée.

    Et il a ouvert les yeux.

     

    Maéli.

    Ps : Bientôt, ce sera la suite d'Apocalypse ;)


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  • Elancement. Oooh.. Douleur au crâne. Bouche dans le paté. Gorge sèche.

    Cligner des yeux.

    Saisir le monde encore flou et paniquer.

    Qu'est-ce qui m'arrive ?

    Je souffle un bon coup. Ça va aller, Elizabeth. T'as dû t'évanouir ou je sais pas quoi.

    Souvenirs de mains brutales qui vous entraînent, moi qui me démène, moi qui cède aux bras qu'on me tend...

    Tête qui tourne. Voix qui résonnent.

    Deux femmes qui discutent.

    "On ne sait pas vraiment. Peut-être ne sera-t-on jamais.

    -Il pourrait être condamné, tu penses ?

    Oh mon Dieu...

    -Si le jugement décide que c'est une tentative de suicide, c'est bien possible. Etant donné sa position au sein de la communauté et le fait qu'un corps, comme ça en plein milieu de la forêt mette sérieusement la communauté en danger, c'est bien possible que le Conseil en décide ainsi.

    Pensées qui s'entrechoquent. Mettre de l'ordre.

    Faire de la place aux mots qui vont être entendus.

    -Tu n'es pas sérieuse, Mina ?

    -Si. C'est déjà arrivé. Je te dis, il n'y a pas de place, ici pour les faibles psychologiquement. Il existe peu de chances pour qu'ils ne prennent pas que ça se reproduise.

    -Mina, dis-moi que tu ne crois pas à cette histoire ?

    -Tu as vu comme moi son corps, Jackie.

    Mon coeur qui bat à cent à l'heure. Je ne devrais pas écouter ça.

    -Seul un animal pourrait lui faire ça. Et Julian ! Non, Julian, je n'y crois pas. Tu m'aurais dit Zac, William ou Florine, ok ; mais pas Julian.

    -Je sais, Jackie... Mais les temps sont durs et Zia est une femme cruelle. Julian est peut-être un roc en surface, mais il est très sensible.

    -Ooh Mina... Je n'arrive pas à le croire...

    -Moi non plus, pour tout te dire.. Mais tout semble le contredire.

    C'est bien trop grave.

    Et stupide.

    Je l'aurais sauvé et ils voudraient le mettre au bûcher ?

    Mais c'est quoi ce délire ??

    -Nan Mina, je n'arrive pas à croire que tu puisses penser ça après tout ce qu'il a fait pour nous. Après tout ce qu'on lui doit... J'ai peur, Mina, que tout les gens finissent par faire comme toi et cessent de croire en lui au moment où il en a le plus besoin sous prétexte qu'il vacille ; j'ai peur que le Conseil nous demande de voter et que ce soit notre fin. Parce que c'est ça, ce qui risque d'arriver ! La communauté ne serait rien sans lui ! 

    Jackie s'est mise a hurlé et je crois bien qu'un larme a coulé.

    J'espérais de tout coeur que je pourrai empêcher ça...

    Jackie a crié :

    -Je me sens pleine de honte pour toi ! Tu es ingrate, Mina ! Laisse-lui le bénéfice du doute ! Ce n'est pas parce que William vient d'être élu au Conseil et qu'il prétend à une tentative de suicide que nous devons le suivre !

    Mon coeur a raté un battement. Mon cerveau un épisode.

    Et puis ça été la folie en moi.

     

    Maéli.


    2 commentaires
  • Bruits de pas.

    Clignement de paupières.

    Larmes qui perlent.

    Je l'ai embrassé comme au dernier jour de ma vie, comme si je jouais là mon destin, comme si le monde s'embrasait et qu'il ne me restait plus que lui lui lui.

    Horizon qui se réduit, infini qui devient ses lèvres.

    Lui donner le souffle de la vie.

    Sauvez nos existences. Urgence.

    Peur panique.

    Inspiration, expiration, massage, baiser. Je te donne tout ce qui me reste, le feu sacré s'éteindra avec ta lumière, alors je t'en prie, ne pars pas.

    Une vie pour une vie.

    Tu m'as arrachée aux bras de la mort et la voilà qui se venge ; oh non si elle t'avait embrassé avant moi tu ne serais plus... Pitié que ce coeur reparte, que les secours arrivent, que tu papillonnes des paupières, faites que je croise son regard.

    Inspiration, baiser, massage, massage, horribles cracs, ton coeur cède, tendre amour, mais ne laisse pas ton esprit me quitter.

    Un murmure au creux de ton oreille : "Je t'interdis de me quitter"

    Un massage.

    Et un pom, pom, pom comme un souffle.

    Que font les bruits de pas que j'entendais ?

    Et si je n'arrivais pas à te garder prêt de moi ?

    Ne pas s'arrêter.

    Feuilles qui volent.

    Et, d'un coup, mains qui m'attrapent, m'arrêtent, Julian qui s'étouffe et qui ouvre les yeux. Julian qui m'écarte, qui respire, respire, me dévore du regard.

    Julian qui ouvre la bouche et moi qui murmure "tais-toi" et vis.

    Une larme qui gouttes ; nos deux yeux qui l'observent s'écraser sur sa peau, en un silence, surfant sur nos souffles encore présents.

    N'existe qu'un fil entre vie et mort.

    Des mains brutales qui m'arrachent à la chaleur de son corps, les frissons qui me traversent, mon esprit qui s'abandonne, tout devient froid et flou.

    Le monde n'z plus de teinte. Ni couleur ni saveur.

    Je nage dans un brouillard, des hommes me portent, me bousculent, m'écartent violemment.

    Et Willian qui jette un regard plein de haine à Julian.

    Coup de fouet qui m'achève, les émotions m'emportent et je cède à ses bras qui me hurlent de m'abandonner...

     

    Maéli.

     


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